1er mai : fête des travailleurs, la population active, si chère à l’I.N.S.E.E. étant au repos ou aux défilés. Aux défilés peut-être pour ceux qui s’ennuient au repos ? Et au travail tout de même pour les fleuristes, gardant un œil sur les vendeurs de muguet sauvage (ou sur les vendeurs sauvages de muguet ?), les mêmes qui, précédemment, proposaient les bouquets de jonquilles : il faut bien que le printemps soit aussi dans la rue…
Quelques clochettes arrivèrent à Etelan, pour les dames du lieu et la musicienne Patricia Trouvé. Elle avait beaucoup travaillé à des arrangements musicaux, pour nous offrir, avec ses deux complices Philippe Davenet et Anaël Rousseau cette Balade pour 2 violoncelles et 1 piano. Le programme était varié, de Haëndel à Darius Milhaud, en passant par quelques sonorités brésiliennes, absoutes par deux Ave Maria (Saint Saëns, Piazzola) et L’Ange de Rubinstein (pas Arthur mais Anton), noyées par Les flots du rêve de Rachmaninov, étourdies par la Valse russe de Franck Bridge, le tout pimenté par la présentation du toujours taquin Philippe, lequel termina sur les notes d’une partition personnelle, qu’il créa pour un opéra consacré à Guillaume le conquérant . Mais les conquérants du jour furent bel et bien nos trois musiciens, auxquels le public fit une ovation debout, ce qui ne s’était encore jamais produit entre ces vieux murs me semble-t-il. La palme allait à Patricia, qui dut faire un bis des Mémoires d’une geisha de Franck Bridge. Penchée sur son instrument, frémissante d’émotion, elle m’apparut comme l’incarnation du Cygne noir de Villa-Lobos, également au programme, tout comme Après un rêve de Fauré . Et c’est cela que nous ressentîmes tous en quittant Etelan : nous étions après un rêve…