Notre exposition picturale annuelle, sera un hommage au regretté peintre Daniel Caplain, du 29 juin au 13 octobre (en fonction des horaires d’ouverture du château et des visites guidées). Cet hommage est rendu possible grâce à des prêts d’oeuvres, consentis par des collectionneurs et amis de l’artiste.
Biographie de Daniel Caplain
Photo Dominique Cordier
Je sais l’histoire de Caplain. Je ne vous la conterai pas.
Elle est lisible dans son oeuvre. Il peint la fracture. Il peint la rencontre des éléments – l’air, l’eau, la terre – dans des couleurs froides – blanc, bleu, beige, noir, gris – où n’apparaît pas le feu (hormis, parfois, l’audace d’un jaune dont il semble s’excuser, qu’il circonscrit fermement
comme s’il craignait l’incendie).
Car le feu est intérieur, antérieur, volcans éteints, laves figées sous ces falaises du secondaire,
le feu a précédé l’ère de la fracture, précédé l’apparition de l’Homme, ce bavard.
Et pour mieux rendre la texture de ces éléments, le peintre géologique, l’amoureux du crétacé,
l’architecte du silence emploie le pastel, ce petit bâton d’argile et de gomme arabique,
cet enfant de la terre et de l’arbre, qui lui laissera aux doigts tous les pigments de la création.
Simone Arèse
Né à Rouen en 1942, Daniel Caplain est, dès son plus jeune âge, initié à l’art du paysage par son beau-père, qui l’emmène dans la campagne où il pose son chevalet. L’école des beaux arts viendra perfectionner ce talent précoce : c’est à 17 ans que Daniel Caplain expose pour la première fois, alors remarqué par le peintre Quibel.
Ayant parallèlement suivi des études d’architecte, c’est ce métier qu’il choisira d’exercer, une vingtaine d’années, jusqu’au jour où il « saute le pas », décidant de se consacrer exclusivement à son œuvre picturale.
S’il n’a point de maître, il a cependant des élèves (un mot qu’il n’aime pas, mais par quoi le remplacer?) puisqu’il dispense des cours, organise des stages.
Architecte, plasticien, il est surtout connu pour son remarquable talent de pastelliste, et il avoue trouver son plus grand bonheur dans les dessins préalables .
On peut le rencontrer, sous son parasol comme sous son chapeau de pluie, croquant par tous les temps les bords de Seine, des Andelys à Jumièges.
Les principales expositions de Daniel Caplain
- Galerie Chardin à Paris (1973)
- Galerie de l’Atre au Havre (1974)
- Cour d’Albane à rouen
- Galerie Cordier
- Galerie Munch à Nantes (1976)
- Galerie des Carmes à Rouen (1986)
- Musée de la Marine de Seine à Caudebec en Caux (1987)
- Centre d’art contemporain de Rouen (1990)
- Musée des Beaux Arts de Rouen (1959)
- Galerie Lemonnier (1961)
- Galerie Pictura
- Galerie Laperdix
- Atelier Guy Blondel (1967)
- Maison blanche à Reims (1968)
- Foyer des jeunes Revin (1968)
- Galerie Borel à Deauville (1969)
- Cherbourg (1969)
Daniel Caplain, le musicien
Daniel Caplain était également musicien, d’un modeste orchestre de 3 peintres (les deux autres étant Jean-Louis Lemaire et Eric Tillard.), qui jouaient pour le plaisir, chez l’un d’entre eux, ou lors de vernissages et d’un bœuf mémorable au château bucolique d’une comtesse dieppoise.
Il enseigna également, à la maison pour tous, de Sotteville, aux Ateliers d’art du Vieux Moulin tenu par la fantasque Harriet Roque au Tot, et, à Bois-Guillaume, avec Alain Colliard.
Avec quelques « potes » il créa l’Académie d’art de la Pannevert, dans une ancienne maison de …maraîchers sauvegardée par l’infatigable Engelard.
Il fut également illustrateur de programmes musicaux, lissier d’une unique tapisserie et affichiste (pour la ville de Sotteville), sans oublier son gag d’une immense sculpture en polystyrène.
Bref : il était multiple, pourvu qu’il y prit – et donna – du plaisir, tenant à sa façade joyeuse, qui recouvrait néanmoins de secrètes douleurs.
Ses cendres s’en sont allées en Seine (qu’il appelait tendrement « ma maîtresse »), sous l’admirable panorama du Château Gaillard des Andelys. Mais nul doute qu’il erre encore dans nos mémoires.