Cet hommage fut prononcé le mardi 9 janvier 2018 en l’église de Saint-Nicolas de Bliquetuit, lors de la messe d’enterrement de Charles Briat.
Mesdames et messieurs les membres de la famille Briat,
Mesdames, Messieurs,
C’est avec la gravité et l’émotion de tristes circonstances que je m’adresse à vous aujourd’hui, réunis dans cette église, pour honorer la mémoire de Charles Briat. Compte tenu des circonstances douloureuses pour ses proches et craignant d’être submergée par l’émotion, la famille a souhaité que je m’exprime en leur nom ce jour pour relater le parcours de Charles Briat. J’associe bien évidemment à mon propes, M. le Maire, Yves Delaune, retenu par ses obligations professionnelles.
En ces moments difficiles, mes pensées, nos pensées vont tout d’abord vers ses enfants et petits-enfants, et toute sa famille. Je leur exprime le témoignage de notre amitié et les assure que nos pensées les plus sincères les accompagnent. Sachez que nous partageons pleinement votre peine. Je prends une part toute particulière à votre chagrin car je connaissais bien M. Briat.
Charles Briat était un visage connu de notre territoire, un homme apprécié. Il était très présent aux nombreux événements de la vie locale. Nous avions régulièrement l’occasion de nous croiser et d’échanger quelques mots lors de diverses manifestations. Il affectionnait ces moments.
Il nous a quittés il y a quelques jours suite à un mal qui l’a terrassé en quelques mois.
Charles Briat est né le 11 juillet 1933 à Saint-Sozy dans le Lot. Il y passera son enfance ainsi qu’à Souillac avec ses parents et sa sœur.
Il commence sa carrière comme tailleur de pierre, à l’issue d’un tour de France comme compagnon du devoir. Sa carrière sera interrompue par la guerre d’Algérie durant laquelle il servira dans les transmissions, raison pour laquelle il accordait une importance particulière à participer aux manifestations patriotiques et à défendre le devoir de mémoire.
Au retour d’Algérie, il reprend son métier de tailleur de pierre qui l’amène à travailler sur le bâtiment du Ministère des Affaires étrangères à Paris – le Quai d’Orsay – mais aussi sur le beffroi de Dunkerque et sur la cathédrale de Rouen entre autres…
C’est donc sa profession qui l’amène dans les années 60 en Normandie où il rencontre celle qui deviendra son épouse. Le 19 décembre 1964 il épouse Annick Debaumarchais qui disparaîtra bien trop tôt en 1989. De leur union naîtront 5 garçons qu’ils vont élever entre Caudebec-en-Caux et Saint-Nicolas de-Bliquetuit. 5 garçons dont il était fier car il en parlait souvent.
En 1977, alors que le chantier du Pont de Brotonne se termine, il est embauché au Département sur le site de la gare de péage en tant que receveur. Il y travaillera jusqu’à sa retraite en 1993.
Cependant, même s’il avait littéralement changé de voie professionnelle, il n’en avait pas oublié pour autant sa passion pour les belles pierres, les vieilles pierres. Chacun sait qu’il a œuvré à la restauration du château de Saint-Maurice d’Etelan, aux côtés de la famille Boudier. Il en parlait souvent et cela faisait partie de ses grandes fiertés. Il n’hésitait pas à entrer dans les détails de la restauration.
Il sera d’ailleurs, à ce titre, fait chevalier des Arts et des Lettres, en 1994, pour le travail qu’il aura effectué.
Charles Briat aimait le contact avec les autres. Tout naturellement, il va s’engager dans la vie de sa commune et rejoindre le tissu associatif d’abord en tant que président du comité des fêtes puis président du tennis de table pendant de longues années. Il était particulièrement attaché à St Nicolas de Bliquetuit. C’est tout naturellement qu’il rejoint le Conseil Municipal en 1977 et devient 2ème adjoint au Maire aux côtés de Marcel Chambet. Lors des élections de 1983, il sera réélu et deviendra 1er adjoint, poste qu’il occupera jusqu’en juin 1995, date où il cessera ses activités électives. Il servira la commune pendant 18 années et fera partie des artisans du développement des liens avec Vatteville-la-Rue, notamment scolaires avec la création du SIVOS en 1979 avec Jean-Claude ROPERS. Le sérieux budgétaire de l’époque permettra de laisser un situation financière saine, facilitant ainsi les investissements des équipes successives. Il servira à sa manière notre République, en tant qu’élu local.
Je le disais à l’instant, la guerre d’Algérie l’avait marqué. C’est la raison pour laquelle il était attaché à continuer de retrouver régulièrement ses camarades. Il s’investira dans la section des anciens combattants en tant que trésorier.
Avec Lilianne, il occupera une partie de sa retraite à fabriquer des blasons, blasons qu’il avait plaisir à offrir. Je me souviens qu’il était venu me les proposer en 2008 pour servir de cadeaux, alors que je venais de devenir Maire de Caudebec. Nombreux sont d’ailleurs les habitants du canton de Caudebec qui ont le blason de leur commune réalisé par Charles Briat. Il réalisait aussi des cadrans solaires qu’il présentait lors d’expositions.
Sa retraite, il l’occupe aussi par des retours réguliers à Souillac où il retrouve ses amis d’enfance, où il retrouve tout simplement ses racines.
Chaque matin, du moins très régulièrement, il était un habitué du petit café à Caudebec-en-Caux ou à la Mailleraye. Là, il prenait le temps de discuter avec les habitués et ses amis.
Il aimait aussi ces moments particuliers où l’on se retrouve en famille avec le bonheur d’être entouré de ses enfants et petits-enfants.
Depuis plusieurs mois, nous le sentions fatigué, la maladie progressant rapidement. Il s’est éteint le 1er janvier 2018, à l’âge de 84 ans.
Nous garderons le souvenir d’un homme qui aimait la presqu’île, toujours soucieux de faire en sorte qu’il y fasse bon vivre. Il aimait les autres et n’était pas avare de son temps pour discuter et échanger.
Me faisant l’interprète de tous ceux qui assistent à cette cérémonie, je présente à nouveau mes condoléances à sa famille en les assurant de l’affection que nous leur portons.
Le drapeau tricolore qui recouvre son cercueil montre que la République salue aujourd’hui la mémoire d’un de ses serviteurs.
Charles, reposez en paix !
Par Basile Boudier
Publié le mardi 16 janvier, 2018
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