Quand la Direction des Affaires Culturelles ne sait pas comment gérer l’état d’urgence, elle refile aimablement la patate chaude aux acteurs culturels. Hier, […]

Quand la Direction des Affaires Culturelles ne sait pas comment gérer l’état d’urgence, elle refile aimablement la patate chaude aux acteurs culturels.

Hier, nous avons eu la bonne surprise de recevoir, comme j’imagine des centaines de lieux culturels en Normandie, un email de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) nous recommandant de respecter certaines mesures de sécurité pour les Journées du Patrimoine.

Nous, petit château familial ouvert au public, on nous demande avec force de courtoisie, deux jours avant le weekend de l’année où nous recevons le plus de visiteurs, de fouiller tous les visiteurs, d’installer des barrières, et, sous certaines conditions, de « mettre en place des dispositifs de barrages efficaces (plots, véhicules) ». Deux jours à l’avance!

J’aimerais faire une petite remarque aux responsables publics en charge de la culture et de notre sécurité:

Nous sommes tous d’accord sur le fait que nous vivons une période d’insécurité exceptionnelle. Il est de notre devoir de citoyen de ne céder ni à la peur ni au repli sur soi car l’antidote au terrorisme c’est d’abord ne pas être terrorisé. Mais pensez-vous réellement qu’en demandant deux jours à l’avance à des petits lieux culturels comme le nôtre, sans moyen, sans personnel, de mettre en place un tel dispositif de sécurité, nous allons faire ce que vous nous demandez?

Qu’est-ce qu’une attitude responsable en cette période exceptionnelle? Est-ce reconnaitre que nous n’avons pas les moyens d’ouvrir au public? Ou est-ce au contraire “ne pas jouer le jeu des terroristes” et rester ouvert malgré les ressources limitées à notre disposition?

Pour notre part, nous avons tranché. Nous espérons que vous serez nombreux à venir le constater ce week-end au château d’Ételan.

Par Basile Boudier

Publié le jeudi 15 septembre, 2016

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