Certaines légendes racontent l’errance de ces âmes séparées à la recherche de leur moitié. Contre cet idéal de fusion retrouvée, à l’aide de quelques situations croquées comme des tableaux, se dessine un imaginaire aux confins duquel se cogne un réel douloureux. Mais le rêve tenace, comme l’espoir, renaît toujours…
D’après « La réunification des 2 Corées » de Joël Pommerat
Mise en scène : Michèle Taïeb
Interprétation : Sylvain Dumortier, Guillaume Morel, Dominique Sachel, Charlotte Sciandra
Durée : 1h15 mn
Deux continents, l’un masculin, l’autre féminin, avec au centre ce mythe de la réunification, comme un idéal de fusion retrouvée, comme ces légendes qui racontent l’errance d’âmes séparées à la recherche de leur moitié… Pour rendre compte de cette séparation, j’ai choisi, comme espace de jeu, une scène étroite, tout en longueur, centrale et bi-frontale, et qui, par ses dimensions, évoque un couloir distribuant de part et d’autre les spectateurs. Un couloir comme un cordon qui rappelle une autre séparation, actée par une coupure… Comme un lieu de l’entre-deux qui relie et sépare… Vouloir réunifier c’est rester dans l’illusion d’un autre idéalisé, c’est ignorer la castration. Tout au contraire, accepter la frustration c’est se donner la possibilité d’une rencontre ailleurs que dans l’imaginaire, c’est devenir apte à voir l’autre au-delà de ses propres représentations, apte à rencontrer le désir…
Michèle Taïeb